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 La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin

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Grombrîndale

Grombrîndale

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Date d'inscription : 06/12/2018

La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin Empty
MessageSujet: La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin   La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin Icon_minitimeLun 14 Jan - 21:34

Chapitre 3

- Hg…( voyant l’alchimiste me serrer un énorme bandage ) ça fait un mal de grognar !
- Si je ne serre pas assez, tes blessures se rouvriront.
- Je n’ai aucune liberté de mouvement.
- Tu n’as pas le choix, champion !
- La souplesse ne sert qu’à rattraper une erreur de placement, Redwïn. N’anticipe pas et ne réagit pas. contente-toi d’être dans l’action, au moment le plus juste… Vous croyez que ça va aller ? ( me regardant se diriger vers la porte l’arène )
- Vous rigolez ?! Votre cognar devrait déjà  être calanché avec tout ce que je lui ai envoyé dans les veines… Je comprends même pas comment il arrive à vadrouiller sur ces guibolles !

J’entrai dans l’imposante arène massive de monde où nous étions une douzaine d’élus venant de tout part du Royaume nain.

- ET VOICI LE DERNIER DE NOS GLORIEUX COMBATTANTS ! REDWÏN, FILS D’ULROG, VENU DE KHARANOS !!

Alors que je traînais pitoyablement ma carcasse sur le sable de l’arène… je sentis la présence de mon père dans les tribunes… Son regard sur ma nuque me fit oublier ma douleur.

- Je vois que tu es quand même venu, Ulrog…
- Jarsen… comment va mon fils ?
- Mal, mon frère, vraiment mal. J’ai tenté de le dissuader… mais tu le connais.

Dans cette arène, au yeux de tout le monde, j’étais encore qu’un pisse-lait avec de la gourmelle entre les oreilles…

- Les boitards n’ont pas leur place ici !
- Pas plus que les assassins, Rom…
- TOUS LES COGNARS SONT ENFIN RÉUNIS ! ON VA POUVOIR PROCÉDER AU TIRAGE AU SORT ! QUE LE MEILLEUR ETRIPAILLE SES ADVERSAIRES !!! REDWÏN, FILS D’ULROG, EST OPPOSÉ À GRÎM, FILS DE BRÏMM !!

Aujourd’hui; je sais qu’Ulrog n’a jamais cessé de croire en moi et que c’est ça le véritable courage. Croire, envers et contre tout, en ceux qu’on aime. Mais sur l’instant, j’avais d’autres miauleurs à fouetter… J’avais l’honneur d’entamer les festivités… …et je ne voulais pas les décevoir.

- PREMIER DUEL, REDWÏN, FILS D’ULROG, VAINQUEUR !

Les duels s’enchaînèrent, Rom était rapide, implacable. Il avait du talent et ses Runes Flamboyantes étaient puissantes… Mais cette épreuve nous poussait au-delà de nos derniers retranchements… au-delà de la souffrance et de la volonté. Et j’étais le seul dans cette arène a y être allé… et à en être revenu.

- NOUS AVONS NOS DEUX FINALISTES ! ROM, FILS DE HOLM ET REDWÏN, FILS D’ULROG !!
- ( Hurlant à la foule toute entière ) Je ne laisserai jamais un fils de lâche devenir Maître des Runes !
- JE NE SUIS PAS UN LÂCHE !!!!

Le cri de mon père stoppa net tout bruit dans l’arène, la foule était glacée en entendant mon père qui hurlait sa rage sur Rom, même-moi, j’étais horrifié à l’idée que mon père habituellement doux et attentionné pousse un cri qui pouvait faire fuir n’importe quel guerrier enragé, mais ça ne dura pas longtemps, Rom en profita pour me prendre à revers !

- Imbécile ! ( Me frappant le flanc gauche, manquant de rouvrir mes blessures )
- AAAAAH !!! Hgg… ( me ressaisissant de la douleur )
- Qu’est-ce que Jarsen t’a appris ?
- ( Fonçant sur lui, brandissant ma lame double-Runes ) Il m’a appris à souffrir !
- Regarde-toi ! Tu es déjà mort !!
- OUI ! Et si tu avais été aussi proche d’elle que moi je l’ai été… ALORS, TU TE BATTRAIS BIEN MIEUX QUE CELA !!!

Nos Runes de Bataille faisaient trembler l’arène de tout part, les Runes Flamboyantes de Rom déchainaient des torrents de flammes sur les murs que mes Runes Terrestres dressaient pour me protéger tandis que les Runes d’Ouragan animait la fureur de ma lame.
Le combat était épique !
La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin Nains-tome-1-redwin-de-la-forge-618353
Les Runes d’Ouragan me permirent finalement de prendre l’avantages, elles repoussaient les flammes et en frappant d’un coup sec,  l’avant-bras gauche de Rom vola dans une giclée de sang laissant tomber sa puissante hache.

- Demande-moi pitié et je t’épargnerai ! Montre-leur qui est véritablement le lâche ici, Rom !
- Jamais ! ( sortant une petite lame d’un fourreau et me frappant désespérément ) Meurs ! Tu n’es rien !
- Demande pitié !
- Plutôt crever ( me fonçant dessus )

Je me servis des pouvoirs des Runes et un seul coup me suffit pour décapiter la sale tête qui pissait le sang de Rom sur le sol.

- POUR LA PREMIÈRE FOIS DE L’HISTOIRE DE NOTRE ROYAUME, UN GUERRIER EXTÉRIEUR À NOS ÉCOLES VA DEVENIR UN MAÎTRE DES RUNES ! ACCLAMEZ TOUS REDWÏN BRISE-FER, FILS D’ULROG ET FIER GUERRIER DE FORGEFER !!!!

Mon père partit de l’arène, le visage couvert de honte et de tristesse, pendant que la foule hurlait mon nom, Jarsen vint me voir…

- Tu as réalisé ton rêve, Redwïn.
- Une partie seulement, Jarsen. Je deviendrais Thane ou je mourrai.

En temps normal, le vainqueur des duels suppléait le Maître des Runes en exercice, le temps que celui-ci se fasse raccourcir… Ce qui arrivait plutôt fréquemment.
A ma connaissance, mon aïeul, Gödruk, est un des rares à avoir atteint un âge respectable.
Lorsque le Maître mourait ou qu’il était trop gravement amoché, l’un de ses seconds prenait sa place… mais le sort avait voulu que les quatre disciples de l’ancien Maître s’étaient entre-étripaillés pour prendre sa succession. Parmi eux, deux avaient survécu, mais pas un ne tenait encore debout.
Je fus donc nommé par les sages de notre clan, en présence de notre roi, Maître des Runes, de l’avis de tous, ce fut une belle cérémonie… Mais j’étais pas de cet avis, ils ont fait ça honteusement, comme si j’étais une fiente qu’il était préférable de recouvrir de cendres froides.
Trois jours après ma nomination, je fus appelé pour mon premier combat, une obscure affaire de gros sous.
De toute façon, on m’a vite fait comprendre que je n’avais pas à connaître la raison pour laquelle je me battais. Mon rôle consistait à massacrer le courtar d’en face et à ramasser la gloire et les trébuchantes.
J’avoue avoir été grisé pendant un temps par les honneurs, les fêtes, les bavettes en chaleur et la boustifaille venue de l’autre bout du monde…
Rapidement, je fus rattrapé par l’obscurité, des pensées terribles me tourmentait. Je rêvais de Rom, gamin, et chaque fois je le massacrait… encore et encore.
L’alchimiste fit un détour par ma turne et m’envoya dans les veines de quoi oublier jusqu’à mon propre nom, ça m'assomma quelques jours…
Mais il n’y avait aucun répit durable à attendre de ce côté-là.
Quand les autres clans nains apprirent que l’ancien Maître des Runes était mort et qu’à sa place avait été nommé un jeune poilu, fils d’un lâche et qui n’avait pas suivi l’enseignement des Maîtres, alors ce fut la curée.
Tous déterrèrent de vieilles histoires et se bousculaient pour me faire la peau. Je découvris alors que la furie des combats faisait taire ces voix qui me harcelaient, je ne rêvais plus de Rom, comme si le sang nouveau recouvrait le sang ancien. C’était une course délirante contre la folie, je le savais, tout au fond de moi, dans ce qu’il me restait de raison… mais je m’en fichais.

J’avais enfin la paix !

Je ne forgeais plus avec Jarsen, il n’avait plus rien à m’apprendre depuis des lunes. Un soir, il est venu chercher son dû, il voulait que je l’aide à prendre à accéder à une grande classe politique de notre clan.

- Tu n’auras rien de moi, va-t’en.
- Tu voulais te venger de Rom, effacer la faute de ton père et devenir un cognar. Tu y es parvenu grâce à moi et à mon or, et maintenant tu veux me claquer la porte au renifloir ?!
- ( Affichant un sourire moqueur )Ton or n’a fait qu’acheter du sang et des larmes, voilà tout ce que je te dois. Du sang et des larmes.
- Tu es bien le digne fils d’Ulrog ! Trop lâche pour accepter ta destinée !

Enivré par l’alcool et l’orgueil, la colère monta en moi, je pris une bouteille de vin et je l’éclata ensuite sur le visag de mon pauvre oncle.

- Je ne suis pas un lâche ! ( Le brutalisant au sol, affaibli )
- Pitié ! Arrête, Redwïn… pitié… ( le visage sanglant sous mes coups ) Pitié…

Reprenant mes esprit, je compris que c’est sans-doute à ce moment que j’ai basculé… Ou peut-être avais-je déjà perdu tout espoir bien avant ça…
Je continuais à forger, seul, mais ma colère guidait mes coups et le métal souffrait… j'avais atteint mes limites.
Il me fallut de longues années pour comprendre que la forge est un chemin avant tout spirituel. On ne peut progresser dans son art, sans progresser dans ce que l’on est en essence…
Les Runes de Bataille n’étaient pas un aboutissement, elles m’avaient précipité dans un cul-de-sac. Mais ça, je ne pouvais même pas le concevoir. J’étais aveuglé par ma colère et la violence qui façonnaient ma vie. J’étais comme cette lame meurtrie sous mon marteau...
Après avoir raccourci une trentaine d’adversaires venus chercher justice, les duels s'espacèrent…
Me laissant seul avec mon désespoir comme un pistar avec sa vermine.
Finalement, on s’habitue à tout, même à la souffrance. Trois ans ont passé et je suis devenu un des Maître des Runes les plus redoutés… et les plus détestés.
Il faut dire que je ne laissais aucune chance de survie à mon adversaire. J’étais un viandar, une bête de guerre qu’on lâchait dans l’arène, ma seul réputation suffisait à calmer même les plus endurcis…
Le clan Barbe-de-Bronze devenait plus influents sur le continent grâce aux << procès de justice >> qui penchaient toujours en leur faveur.
L’affaire la plus sérieuse fut lorsque mon Royaume eut un différend avec un vénérable des Sombrefers, c’était à moi que revenait l’honneur d’affronter leur cognar.
Il portait une arme et une armure qui remontaient au temps où notre peuple était à son apogée, au moment où les clans étaient tous unis avant la mort du Haut-Roi Modimus Courbenclume.
La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin Guerrier_Sombrefer
Et le cognar qui était dans cette armure était le plus grand guerrier qui avait jamais croisé ma route.
Moi, j’avais pas dormi depuis dix jours, j’avais bu et entrepris trois bavettes en chaleur la veille..
J’étais pas plus réveillé qu’un baveux après une bonne gelée. J’aurais dû y passer. A croire que la mort n’avait aucune envie d’accueillir un soiffard de plus dans son antre. Ce combat, j’aurais voulu le perdre… je me suis détesté de ne pas avoir eu la force de simplement tordre le cou.
Pour la première fois de mon existence, je compris qu’on pouvait être un cognar et un lâche.. que l’un n'exclut pas l’autre. J’avais regagné ma demeure, blessé et indifférent.

- ( Entendant quelqu’un approcher ) J’ai demandé qu’on me foute la paix ! Enïme… ( choqué, je ne m’y attendais pas )
- Je suis venue te dire que ton père est gravement malade, Redwïn. Je l’aide comme je peux à la forge, mais c’est de son fils dont il a besoin. ( sortant un matériel de couture et soignant mes blessures ).

Je n’avais même pas le courage d’aller voir mon père, ce père sur lequel j’avais craché chaque jour depuis mon premier poil au joufflu.

- Voilà, avec ça, ça ne devrait plus saigner. ( recousant le tout ).

Comment j’aurais pu lui avouer ça ? J’étais pétrifié, elle aurait pu m’arracher le palpitant que je n’aurais même pas réagi.

- Je vais rester un peu, au cas où…

Elle passa toute la nuit à mes côtés, je sombrai alors dans un sommeil profond et sans rêve… Au matin, il ne restait d’elle plus que son odeur. Un mélange de lilas et de cendres froides…
Deux années passèrent encore. Je forgeais moins qu’avant, je ne buvais plus… Les bavettes continuaient à se pavaner devant moi, le nénuphar luisant, mais j’avais même plus à cœur d’y fourrer mon renifloir…
L’appel du sang, il n’y avait plus que ça qui parvenait à me tirer de ma léthargie. Jusqu’au jour où le destin me mit un tranchoir sous les couillars pour me rappeler la promesse que j’avais faite à Jarsen, celle de devenir un puissant Thane.
Les archéologues de Barbes-de-Bronze avaient été un peu trop curieux… Ils avaient creusés trop profond dans une des régions les plus à l’Est de notre Continent.
( aujourd’hui le Marais des Chagrins ) Ils avaient réveillés une ancienne lignée de sombre nécromants aux pouvoirs terrifiants.
La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin Les_Herauts_de_Bwonsamdi
Ces créatures qui autrefois avaient été des trolls, avant d’êtres possédées par Je-ne-sais-quelle-toute-puissance…
Il avaient étés enterrés par leurs descendants, il y avait plus de quinzes millénaires...
Depuis, les nécromants s’étaient mis dans la caboche de retrouver leur empire, leur armée était un horrible pot-pourri de morts revenus à la vie, d’horreur et de mortels dégénérés. Une horde hétéroclite dont la puanteur s’étendait sur les trois forteresses naines dont Forgefer, Nid-de-l’Aigle et Ombreforge...
Après des mois de négociation, le clan Barbes-de-Bronze déclara la guerre aux nécromants qui réclamaient la restitution de leurs anciennes terres de la région de Dun Morogh… et tout l’or que nous en avions extrait !
Quoi qu’on en dise, les nains savent quoi faire pour préserver leurs intérêts, il ne faut pas toucher à leur magot… Malgré ces victoires, et même pour une race aussi têtue et bornée que la nôtre, tuer des morts c’est pas bon pour le moral, surtout quand on sait qu’ils ont tendance à revenir… Notre Thane Madoran Barbe-de-Bronze à alors proposé un duel aux nécromants. Les Quatre Maîtres des Runes du clan face à leur seigneur. Autant dire quatre poulardes contre un viandar affamé, je ne sais pas ce qui a traversé la caboche embrumée de notre glorieux dirigeant, mais on allait salement se faire torgnoler… Et j’avais l’honneur de faire partie des quatre poulardes qu’on s’apprêtait à sacrifier, je ne savais pas si c’était à cause de ma réputation de sauvage ou si on cherchait à se débarrasser de moi…
Sans doute un peu des deux.
C’était sans importance pour mon dernier combat, l’enjeu me convenait, bien que je n’en étais qu’à mon quarante troisième hiver et que j’allais enfin en finir.
Je rejoins alors les trois Maîtres de Runes quand un guerrier en armure Runique passe alors devant moi.

- Redwïn…
- ( Ne reconnaissant pas Enïme )A quoi tu joues, pisse-lait ? Écarte-toi si tu ne veux pas que je te massacre !
- ( Retirant son casque ) Ton père à dépensé ses dernières forces en forgeant cette arme, ce plastron, ce heaume et ce bouclier...  Et je suis venue accomplir sa dernière volonté.
- …

Ulrog était mort, mon père était mort. Plus jamais il ne forgerait d’essieu ou de pioche… Sur l’instant anesthésié par toutes ces années à étripailler mes adversaires, je n'éprouve rien, ni honte, ni colère, ni tristesse…

- Redwïn ? Est-ce que ça ira ?

Je crus que ça m’était égal, que finalement le vieux avait eu ce qu’il méritait…

- Dis quelque chose… ( me voyant tomber à genoux ).

Mais je n’étais pas aussi fort que je le pensais… Je n’avais fait que fuir. Et il n’y avait plus d’endroit où me cacher.
Une vague de souvenirs de ma tendre enfance que je pensais avoir enfouis à jamais au fond de moi me cueillit comme un viandar de dix quintaux aurait cueilli une pâquerette. Je me rappelai que chaque lune précédant mes anniversaires, Ulrog passait toutes ses nuits à me forger des jouets… Et à chaque fois que ROm me faisait un mauvais tour… ... il s’efforçait de réparer les dégâts. J’aurais préféré qu’il lui pose un taquet sur le renifloir, mais il me consolait à sa manière toujours aussi pacifique.
J’adorais plus que tout aller pêcher avec lui et l’écouter me parler de choses que la plupart de temps je ne comprenais pas… Je me souviens de la pression de ses mains sur les miennes, de son odeur puissante et de sa présence toujours attentive et bienveillante… de sa fierté quand j’ai forgé ma première lame de faux. Et ce jour, où il m’offrit mes propres outils, je sus que je voulais moi aussi être un grand forgeron… Mon père était mort.
Tout ce que j’avais patiemment bâti, toute la colère, la rancoeur, la honte et le mépris sur lesquels j'avais érigé ma vie n’avaient plus de raison d’être… Lorsque Rom avait calanché, j’avais éprouvé ce vide, mais rien d’aussi vertigineux et terrifiant qu’aujourd’hui.

- Redwïn ! ( me voyant sangloter comme un marmouse ).

Mon père était mort.

- ( Tentant de me soutenir ) Relève-toi, je t’en supplie, tout le monde te regarde !

Quelque chose en moi refusait cette évidence, une chose noire qui me dévorait les entrailles depuis tant d’années que je m’étais habitué à sa présence. Elle était devenu ma compagne et mon bourreau et elle refusait de disparaître..

- Laisse-moi… ( Je pleurais des larmes de plus en plus violentes )

La mort de mon père avait dévoilé ma véritable ennemie, cette haine qui s’accrochait à moi comme une bernicle à son rocher… La combattre, la rejeter, c’était accepter de mourir. Mais j’avais encore un long chemin à parcourir avant d’en arriver là… Et il n’y avait pas d’autre voie possible.

- Tu n’es pas obligé d’y aller.
- Si, Enïme, pour une fois, je dois vraiment me battre…

Toutes ces années, alors que je me battais, je n’étais pas un guerrier… ... Mon père, lui, n’avait jamais cessé de l’être.

- ( Regardant l’attirail de guerre qu’avait amené Enïme ) Mon père a transgressé tous les principes auxquels il croyait pour moi, pour que je survive. Je me dois de donner un sens à sa mort, aide moi à me relever Enïme, j’ai une armure dont je dois m’équiper.

J'abandonne mon épée aux doubles-Runes et ma vieille cuirasse pour m’équiper de l’équipement Runiques dont avait forgé mon père. A peine la cuirasse sur ma poitrine que je sens des Runes que je ne connaissais pas qui s'illuminent, ma force est accrue, je me sens léger comme l’air malgré tout l’attirail que je porte. Quand je fini d’enfiler toute l’armure, j’étais fin prêt à affronter le nécromant. je ne perdis pas une seconde et rejoins les autres Maîtres des Runes.
La vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 3 et Fin Redwin_equipement
Lorsque je portai mon regard sur le nécromant, je ressentis tout juste un peu de frousse et de dépit, mais c’était plus un réflexe organique, comme un soiffard devant un litron vide, qu’un véritable instinct de survie…

- On attend quoi, là ?
- Je sais pas… on aurait dû prévoir un crieur pour annoncer le début du combat.
- Hé, Tousse-pet ! On se décide ?
- Il est déjà calanché ou quoi ?
- Bougez pas, je vais le raccourcir avant qu’il finisse sa sieste !

Pourtant, j’aurais dû avoir peur, j’aurais même dû être terrifié par notre adversaire. Et je n’aurais pas dû être le seul..

- Raaaahhh !!!! ( Chargeant le nécromant ).
- ( Voyant de la magie s’agiter autour de lui ) Il va attaquer ! ( se protégeant derrière son bouclier ).

Quand le souffle de mort du nécromant frappa mon bouclier, les Runes scintillaient, je sentis la présence de mon père… … Comme lorsque j’étais marmouse avec la crotte au joufflu et qu’il veillait sur moi. Plus que sa bienveillance, je sentis son amour. J’en avais presque oublié jusqu’à l’existence…
Mon père avait brûlé ses dernières forces pour que je vive.

- Reste plus que ce cabochard de Maître des Runes ! Le sorcier a torcher les trois autres !
- C’est mort ! On va devoir cracher notre magot.
- COMME TU DOIS HAÏR TES MAÎTRES, NAIN. POUR T’AVOIR ENVOYER COMBATTRE UN ÉLU DES LOAS !!!
- Pas tant que tu vas toi-même les haïr, et pour la même raison, face de Trogg !
- ( faisant apparaître un géant momifié devant lui ) TU AS DE LA RÉPARTIE, MAIS CELA NE TE SAUVERA PAS ! ( ordonnant au géant de me charger ).

A nouveau, je sentis mon père à mes côtés… Mais cette fois-ci était une présence furieuse et implacable, comme lorsqu’il m’avait défendu à mains nues contre une horde de viandars. Ce nain que j’avais toujours connu doux et attentionné s’était révélé être un guerrier enragé… Et c'était cette même rage que je sentais monter en moi…
Je trancha le ventre du géant qui venait de tomber en avant en tentant de m’écraser sous ses poings.

- EST-CE TOI QUI A FORGÉ CES ARMES ?
- Non, je n’arrive pas à la cheville de celui qui a fait ça. Ni en temps que forgeron, ni en tant que nain !
- QUI ALORS ?
- MON PERE ! C’est le plus grand forgeron de notre peuple ! ( s’approchant et perçant le buste du nécromant )
- Il… il a réussi…
- ( Se retirant la lame et m’envoyant valser ) ON NE PEUT TUER CE QUI EST DÉJÀ MORT, NAIN… JE SUIS IMMORTEL !!!

A nouveau, le souffle de mon père vint me chatouiller la nuque. Son bouclier m’avait protégé… Sa lame avait renvoyé ce géant dans le néant… Quelle magie se cachait dans le heaume ? J’ignore si mon père savait comment ce combat se déroulerait… peut-être était-ce le cas. Je l’avais souvent vu tirer les Runes pour connaître l’avenir.
Ou peut-être son art était-il assez subtil pour s’adapter à la situation. Toujours est-il que le heaume me permit de révéler la véritable nature de mon adversaire grâce à un don de clairvoyance. Bon, je dois admettre que là j’ai vraiment eu la trouille.

- Je te vois. Oui, je te vois tel que tu es démon !
- CELA NE CHANGE RIEN ! UN MORTEL NE PEUT ME TUER !

Si mon père n’avait pas été à mes côtés, en cet instant, je serais resté pétrifié. Il était mort et pourtant, il vivait à travers son art. Il n’avait pas fait seulement cette arme et cette armure pour me sauver…

- ( Me voyant s’approcher à grands coups d’épée ) RAAAAH !! RENONCE ET JE FERAI DE TOI MON ÉGAL ! TU VIVRAS ÉTERNELLEMENT !

Il l’avait fait pour me donner une leçon, une ultime leçon. Non pas celle d’un maître envers un élève, mais celle d’un père envers son fils. Il avait sacrifié ses dernières forces sans rien attendre en retour…

- CRÈVE !! ( frappant d’un coup mortel ).

Mais cela, je ne le comprendrais que bien plus tard…

- Je ne peux pas mourir…
- Tu l’as déjà dit, ça, face de Trogg.

...Alors que je serais moi-même père.

- ( Se dirigeant vers Enïme ) Tu viens ?
- Pour aller où ?
- On rentre chez nous, Enïme. C’était mon dernier combat.
- ET OU CROIS TU ALLER, REDWÏN ? TU ES DÉSORMAIS THANE !
- Attends-moi là, je ne serai pas long.( se dirigeant vers Madoran Barbe-de-Bronze ).
- Mon très cher et glorieux Thane, avec tout le respect que j’ai pour ceux qui, comme toi, s’usent le joufflu à longueur de journées sur leur illustre trône d’or et de rubis, je te dis ceci… ( lui faisant un geste grossier ) Va te faire mettre par le premier viandar qui passe !
- COMMENT OSES-TU ?!
- Il va te faire étripailler !
- Et qui viendra m’étripailler, Enïme ? Si je le voulais, je pourrais les raccourcir, lui et toute sa famille, me faire une guirlande de leurs couronnes. Et les cognars présents applaudiraient comme les broutars qu’ils sont.
- Redwïn, attends… Pourquoi ne le fais-tu pas ? Pourquoi ne prends-tu pas le pouvoir ?
- Tu resterais avec moi si je le faisais ?
- Tu sais bien que non.
- Alors leur tête resteront sur leurs épaules.
- Je ne sais pas si je pourrais un jour te pardonner, tu nous as fait beaucoup de mal.
- Je serai patient, comme mon père l’a été pour moi. Comme tu l’as été… Et un jour, avec un peu de chance, on aura un chiard ou deux qui feront à leur tour des cabocheries qui nous crèveront le coeur.

Je quitta mon ancienne vie sans regret et mon roi eut la sagesse de m’oublier...
Pourtant, les nécromants ont été mauvais perdants, ils ont lancés quelques raids sur la région. Mais les deux survivants ne sortent plus de leur citadelle depuis que j’ai étripaillé leur compère… Un jour ou l’autre, une nouvelle guerre ouverte éclatera et chacun devra choisir son camp. Mais ce jour est encore loin.
Les années ont passées, et, en attendant, je forge des essieux, des faux, des pioches, des pelles et des sarclettes… Entre autres. Je n’ai plus forgé d’arme ni d’armure depuis mon combat contre le nécromant…
Je n’en avais plus le désir, et puis, j’avais tant de choses à apprendre avant de m’y remettre. Je prenais soin de la tombe de mon père et récupéra deux cannes à pêche que j’entendis une voix familière…

- Papa ! Papa ! ‘Man dit que si on veut becter ce soir, faut lui ramener de quoi faire la pitance !

Mon père a laissé des notes à mon intention où il m’explique les concepts Runiques qu’il a développés.

- Tu as été prendre des vers dans le tas du père Gorgi comme je te l’ai dit ?
- Ouais ! Même que ses pistars ont failli me brouter le joufflu !
- Ils m’ont brouté plus d’une fois, crois-moi, Grombrîndal. Mais il n’y a pas mieux que les vers du père Gorgi pour attraper de belles anguilles ! Ah Ah Ah !
- Mais arrêêêêêêête !!!

Je doute d’être un jour en mesure de l’égaler…

- ( Se mettant à courir ) Le dernier à l’étang est un trollar !

...Mais j’ai toute la vie devant moi pour ça.

Fin...
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