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 La Vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 2

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Grombrîndale

Grombrîndale

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La Vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 2 Empty
MessageSujet: La Vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 2   La Vie de Redwïn Brise-Fer Chapitre 2 Icon_minitimeLun 14 Jan - 21:33

Chapitre 2

Je rentrai alors à la maison de mon père, ma décision était prise… j’allais partir pour Forgefer, mais avant ça il me fallait montrer mon épée à Ulrog.

- Tu as pris ta décision, Redwïn ? (voyant la porte s’ouvrir) Tu vas vraiment partir ?
- Je suis venu te montrer mon travail, père...
- ( contemplant avec étonnement mon arme ) Tu n’as pas fait ça seul… c’est mon frère qui t’a aidé ?
- Comment le sais-tu ?
- Il est passé me voir pour me parler de toi, il y a deux lunes. Je me doutais qu’il viendrait te trouver.
- Pourquoi m’as-tu caché l’existence des Runes de Bataille ?
- Ces Runes sont puissantes, mais cette puissance est dangereuse… le Maître de forge qui inscrit une Rune au coeur du métal, l’inscrit également dans sa propre chair, dans sa propre âme… Et même dans l’esprit collectif de notre race.
- Ces runes sont un poison pour l’âme du peuple nain… et aussi longtemps que nous les utiliserons… Nous ne pourrons jamais trouver la paix.
- Même si nous le voulions, nous ne pourrions pas vivre en paix ! Les Troggs, les Gnolls, les Trolls… sont autant de peuples contre lesquels nous devons combattre pour défendre nos terres et nos familles !
- Nous faisons la guerre parce que nous aimons ça, Redwïn, pas parce que nous y sommes contraints… sinon, pourquoi nous nous étripaillons entre nous dès que l’occasion se présente ?
- Grâce aux duels des Thanes des clans nains, les bains de sang sont évités.
- Ils ne font que rediriger nos pulsions sanguinaires… Ils ne sont en rien un remède à ce mal, tout juste un pis-aller.
- Même si tu as raison, qu’est-ce que ça changera si tu es le seul à ne pas utiliser les Runes de Bataille ?
- Ce que tu ne comprends pas, c’est que les Runes que je t’ai enseignées peuvent se révéler bien plus puissantes que tu ne l’imagines. Mais elles demandent une grande maîtrise, car c’est au forgeron de leur insuffler leur véritable force...
- Prouve le moi. Forge une arme qui surpasse cette épée.
- Je ne le ferai pas. Jamais.
- Alors, adieu, père !
- Je sais que tu ne changeras pas d’avis, Redwïn… mais méfie-toi de Jarsen. Il cherchera d’une manière ou d’une autre à profiter de ton talent.
- ( Me dirigeant vers la porte ) Lui au moins respecte mes désirs, père. ( Puis, m’adressant à Enïme qui venait d’arriver ) Prends soin de mon père.
- Redwïn...

Je laissai le village où j’avais vécu mes dix-sept premières années sans un regret… Seul m’animait ce désir de reconnaissance afin d’effacer définitivement la trahison de mon père envers notre Royaume.
J’étais jeune, j’avais l’impression que la vie me devait bien ça. J’ignorais encore qu’il n’y a rien de gratuit ici-bas.
Arrivé à Forgefer, Je n’avais pas un sou en poche pour payer l’école qui devait me permettre d’accéder au rang de Maître des Runes. Je voulais leur proposer de travailler à la forge en échange d’une place parmi eux…
J’aurais dû simplement être dégagé à coups de pied dans le joufflu… mais le destin me réservait un sort plus humiliant...

- Mâche-crotte ? Qu’est-ce que tu viens faire là ?
- Rom ? Rom… laisse-moi passer, je ne veux pas d’histoires.
- Ne me dis pas que tu veux combattre, toi aussi !?
-( s’adressant à deux nouveaux compères qu’il s’était trouvé à l’école ) Je vous présente Redwïn, fils de l’illustre Ulrog, qui préfère forger une pissotière à boitard plutôt que le tranchoir d’un seigneur !
- Hu hu hu ! Hé hé hé !
- Fiche-moi la paix. ( tentant de passer sur le côté )
- ( Me retenant avec son bras ) Où crois-tu aller, petit ? ton sang impur ne souillera plus jamais cette école !
- Ecarte-toi!

Je maintenais une frappe droite vers son visage qu’il esquiva sans problème, puis, il me colla un taquet au renifloir qui me fit dégringoler de l’escalier de l’école, laissant tomber la lame que j’avais forgé avec Jarsen.
J’avais pour la seconde fois défié Rom… avec le même résultat que sept ans plus tôt. Je me retrouvais la truffe en sang, les côtes en miettes et la haine au ventre.

- ( Ramassant mon épée ) C’est toi qui as forger cette palette à fumier ?

Il posa la lame sous ses bottes en fer, je vis des Runes Flamboyantes qui faisaient jaillirent des étincelles, et d’un geste brusque, il brisa la lame par un coup de pied dans un nuage de cendres créé par les Runes.

- Je comprend pourquoi ton père n’a jamais osé forger la moindre lame. Lui, au moins sait où est sa place !

Non, rien n’est gratuit ici-bas. Je le sais aujourd’hui…
... tout se paie, que ce soit en monnaie d’or, ou de sang.
Désorienté par la douleur, épuisé, je cherchais la demeure de mon oncle Jarsen...
Je n’avais pas oublié sa promesse, mais j’ignorais ce qu’il me demanderait en échange…
Jarsen Brise-Fer était un nain riche et puissant, quand j’entra dans son palais privé, je vis une incroyable collection des plus grandes armes et armures forgées par les Maîtres de Forge. Je pris immédiatement la mesure de ce qui m’avait été volé à cause de la lâcheté de mon père.

- Je suis heureux que tu sois venu me trouver, Redwïn. Bruval, la gouvernante, va s’occuper de toi. Je te rejoins pour le dîner.

Mais il m’était offert une seconde chance…
... et je comptais bien la saisir.
Nous passèrent donc à table, une longue table taillée dans une pierre d’or, forgée de manière à accueillir toute une ribambelle d’invités lors d’évènement, une cheminée chauffée aux bois de chêne massif illuminait la salle tandis que je voyais encore et toujours des armes et armures qui arboraient sur les murs de la salle majestueuse.

- Bruval m’a dit que tu n’avais rien de cassé. Après une bonne nuit de repos, ça ira mieux. C’était une mauvaise idée d’aller là-bas. ton père n’est pas apprécié et aucune école ne voudra jamais de toi. Je suis désolé, Redwïn.
- Je ne renoncerai pas ! Il doit bien y avoir un autre moyen.

Les parias de l’école, ou ceux qui n’ont pas assez d’or pour entrer dans ces écoles, passent par des combats clandestins. Les plus doués d’entre eux acquièrent de l’expérience et une notoriété suffisante pour aller dans l’arène afin de disputer le titre de Maître des Runes.

- Combien ont réussi à devenir des Maîtres des Runes ?
- Aucun. Les élèves des écoles ont toujours remportés le titre.
- Alors je serai le premier. Es-tu prêt à m’aider ?
- Je serai à tes côtés, comme je te l’ai promis.

Le Lendemain, dès l’aube, Jarsen m'équipe d’une épée et une armure d’entraînement tandis que lui pris son arme personnel, il voulait m’entraîner combattre face à un adversaire utilisant des Runes. Nous nous dirigeâmes vers une place de combat dans la maison de Jarsen, j’allais combattre un adversaire armé pour la première fois de ma vie.

- Pour devenir un Maître des Runes, il ne pas faut seulement être un grand forgeron d’armes, mais également un guerrier invincible, Redwïn. Tu dois connaître l’art du combat pour survivre, mais aussi pour éprouver l’intimité qu’il existe entre le duelliste et son arme… Avec cette seule condition tu sauras tremper une lame parfaite.
- Je n’ai jamais appris à me battre, Jarsen.
- Je sais que mon frère n’a pas jugé nécessaire de t’instruire. Tu ne pourra jamais rivaliser avec un adversaire qui a appris à manier un tranchoir depuis qu’il tient sur ses guibolles… Aussi bon que tu sois, tu n’arriveras jamais à l’excellence par la voie classique ! Il te faudra donc emprunter un autre chemin ! ( Il se mit à courir vers moi en brandissant son épée ) Monte ta garde.
- Hein ? ( je levai mon arme dans une pathétique défense )
- Défends-toi ! ( frappant d’un coup sec qui faillit me faire perdre mon arme des mains )

Au moment où Jarsen envoya son coup, les Runes de son arme se mirent à trembler de plus en plus fortes et un éclair de foudre me harcelait les mains à chaque coups que Jarsen me portait, son épée était porteuse des Runes Foudroyantes, qui déchaînait des champs de tonerres dévastateurs tout autour d’elle.

- Attends ! ( parant le coup qui me faisait souffrir )
- Celui qui attend… ( brisant ma garde )
- Héé ! ( manquant de glisser)
- … est celui qui meurt. ( me mis à terre )
- OUF… ( tombant sur le sol )

Jarsen porta le dernier coup sur mon armure. Le choc de foudre me fit tomber à la renverse et déchaîna un son résonnant qui tranchai l’air de plein fouet !

- Relève toi !
- A quoi tu joues ?
- Je ne joue pas, mon neveu. Quand tu seras l’arène, tu seras encore plus seul et encore plus terrifié qu’aujourd’hui.
- Tu vas me tuer !
- Moi ou un autre… ... quelle importance ?

Plus tard…

- Relève-toi !
- Je… Je ne peux pas.

Jarsen me faisait à combattre pendant des heures, son épée trouvait toujours une faille dans ma garde, meurtrissant chaque fois un peu plus mon corps et mon orgueil.
J’enrageais de ma propre impuissance.

- ( Me tournant le dos ) Alors je ne peux rien pour toi. Tu passeras récupérer tes affaires avant de rentrer chez ton père !
- ( se relevant et tremblant de toute mes forces ) Jarsen… Hgg… Reviens ! Je serais Maître des Runes ! Je serai même Thane ! Rien ne m’arrêtera !
- Hein ?! J’ai dû te taper un peu trop fort sur la caboche, pisse-lait ! Jamais aucun Maître des Runes n’a été désigné comme Thane ! Il s’agit toujours d’un guerrier de l’armée de Forgefer !
- Il faut bien un début à tout !
- AH AH AH !! Bravo ! Tu as réussi, mon garçon !
- J’ai réussi ? J’ai réussi quoi ? ( l’air bête )
- A me convaincre ! Je dois être fou, mais je crois en toi ! A partir d’aujourd’hui commence ton initiation. Le soir je t’enseignerai la forge, et la journée tu apprendras à manier un tranchoir. Quand tu seras prêt, j’organiserai ton premier combat.

J’avais tant à apprendre ! Chaque jour qui passait, je haïssais un peu plus mon père qui avait refusé de m’enseigner le combat. Je mesurais à quel point il avait fait de moi un incapable, un nain incomplet et inutile !
Son égoïsme éveillait en moi un feu qui me poussait à dépasser mes propres limites.
J’avais une soif inextinguible d’apprendre. Mais au lieu de m’enseigner la forge en soirée, comme il me l’avait promis, Jarsen me donna des leçons de… ... solfège… … et de luth...

- Reprends ta gamme ! Celle-ci était fausse.
- Et alors ? je ne tiens pas à devenir un Maître du luth !

A mes protestations, il répondait par la colère.
A mes questions, par le silence. Ainsi je m’échinais les ergots à grattouiller mon instrument tout en ruminant.

- En Ré mineur. Immédiatement !
- Pfff… Les cordes de ce machin se touchent presque.

Il me laissait tout de même étudier les Runes de Bataille, mais il m’avait interdit de les mettre en application…
Je déversais toute ma frustration dans l’art du combat !

- Referme ta garde quand tu attaques ! Et ne laisse pas ton adversaire t’imposer un rythme. ( frappant ma garde )

Je pensais que c’était ce qu’il cherchait à provoquer en moi, afin que je puisse rattraper mon retard…

- Bien ! ( Esquivant un de mes coups )

Je me trompais...

- Mais…( voyant qu’enfin que je réussi à prendre le dessus ) En moins d’une saison, tu t’es remarquablement amélioré, Redwïn.
- Donne-moi un tranchoir qui ne pèse pas une truie morte et je te montrerai de quoi je suis vraiment capable !
- Cela ne sera pas utile, mon neveu. Il est temps pour toi de forger ta première véritable lame.

J’allais enfin comprendre pourquoi Jarsen avait tenu à ce que je m’acharne sur ce luth.
Nous allions donc à la forge personnelle de mon oncle, nous prîmes nos outils et mires nos tenues de forgerons, puis nous attaquons ensuite au travail...

- Tu as choisi les Runes que tu souhaites inscrire dans le métal ?
- Oui.

Je pris des Runes d’Ouragan, leurs pouvoirs me permettrait d’augmenter mes aptitudes au combat, plus de rapidité, plus de souplesse. Elles réduiraient le poids de mon arme et feraient envoyer valser mes ennemis en produisant des bourrasques de vent à chaque coup porter.
A peine je donna le premier coup de marteau que Jarsen m'a interrompu.

- Attends ! Tu entends le chant du métal ? Cette vibration à peine perceptible ?
- Oui. ( j’entendais le métal résonner )
- Alors, fais-le chanter. Laisse la musique de l’acier guider ton marteau !

Ainsi, ces leçons absurdes de solfège trouvaient tout leur sens… Le son, tout juste audible au début, montait en intensité à mesure que la lame prenait forme et les Runes de Bataille s’éveillaient.

- Ton geste doit être ferme et puissant pour la trempe. La moindre hésitation, la moindre faiblesse et tes Runes se dissocient du coeur de ta lame… C’est une arme magnifique, elle sera parfaite pour ton premier combat. Prépare tes affaires, nous partirons à l’aube.
- Où allons-nous ?
- Dans l’une des pires cité d’Azeroth.

Jarsen ne mentait pas…
Nous avons voyagé une dizaine de jours à dos de béliers, jusqu’au port de Baie-du-Butin, une enclave indépendante où toute la lie du monde connu semble s’être donné rendez-vous…
Pour mon premier duel, Jarsen me conduisit dans les sous-sols d’une confrérie occulte qui organisait des combats clandestins pour le bon plaisir de ses membres…
J’ignore encore aujourd’hui si mon oncle l’a fait exprès, mais le Tauren que je devais affronter était une véritable machine de guerre qui avait massacré ses vingt-deux derniers adversaires.
Selon certaines rumeurs, il en avait même dévoré quelques-uns.

- J’ai les crocs, courtes-guibolles ! Je vais te crever et te dévorer le cœur !

Autant dire que ma cote parmi les parieurs était assez basse.

- Jarsen…
- Tout ira bien, Redwïn ! Il joue sur les viandars, mais je suis sûr qu’il n’a rien dans les braies !
- COMBATTEZ !
- RAAAA !!! ( me chargeant dessus )
- Attention !

Le Tauren frappa de toutes ses forces, il faisait trois fois ma taille, mes Runes d’Ouragan me conférait l’avantage d’être plus mobile que lui et de pouvoir contrer la plupart de ses coups. Quand je pus enfin ouvrir sa garde, je frappa, mais curieusement je m’attendais à lui trancher le bras, je lui ai à peine ouvert son avant-bras.

- C’est tout ce que tu as dans le ventre, Raz-bouze ? ( se retournant et m’envoya valser de l’autre côté de la minuscule arène où je retomba juste devant Jarsen )
- Ouch !
- Redwïn, est-ce que ça va ?
- Mon arme ne vaut rien ! J’aurais dû le trancher en deux ! Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Ton arme ne peut rien pour toi, aussi puissante soit-elle ! Elle n’est qu’un prolongement de ta volonté. Ta crainte, tes doutes l'affaiblissent. Il est temps de faire ton choix définitif !
- Quel choix, Jarsen ? ( évitant une nouvelle charge du tauren )
- Veux-tu réellement t’engager sur cette voie de souffrance ? Renoncer à ton ancienne vie, à ton père ? Brise ces derniers liens, ou tu mourras !
- Je l’ai déjà fait ! ( contrant une attaque circulaire )
- Apparemment pas… Je suis désolé pour toi.

A ces mots, je continuai mon combat avec le Tauren, chaque coup qu’il m’envoya, chaque humiliation que je subissais, chaque insulte qu’il me crachait. Je repensais à Rom… à tous les moments où ce sale trollar me rabaissait.
Ma rage grandissait de plus en plus violemment… le Tauren n’arrivait même plus à placer ses coups, je frappais encore et encore chaque fois qu’il levait sa lame pour se défendre. Et quand il fut mis à terre je ne perdis plus une seconde et vis la dernière humiliation que Rom m’infligea

- ROM, JE TE TUERAI !!! ( fonçant à vive allure, mes Runes d’Ouragan me portait pour la charge finale )
- Hein !? ( paniquant sur le sol )

D’un coup violent, je décapita la tête et les bras du Tauren, son sang recouvrait mon armure et mes Runes firent pulvériser son crâne fétide, j’avais du mal à imaginer que c’était encore une tête qui était accrochée à ce corps.
Finalement, j’avais fait mon choix, j’emprunterais ce chemin de souffrance. Je serais Maître des Runes.
Je serais Thane.
Parfois, le plus difficile est de faire le premier pas, mais ça peut être aussi le début d’un calvaire sans fin…
Il ne me reste pas beaucoup de souvenirs de cette époque sombre, puante et amorale. Mes adversaires n’étaient que des ombres dans lesquelles je projetais toute ma haine et ma détermination.
Je découvris que la technique, la condition physique, la volonté, n’ont que peu d’intérêt dans un combat à mort…
Seul compte vraiment le feu qui vous anime..
Et chez moi, ce feu était un brasier qui me dévorait la tripaille. Bientôt, je pus sortir des sous-sols pour me battre au grand jour.
J’aurais pu avoir tout ce que je désirais. Des femmes, de l’or, des esclaves…
Mais tout ce que je voulais, c’était devenir plus fort. J’étais un guerrier puissant et implacable, mais il y en avait des milliers d’autres comme moi. Et un jour je serai vaincu par l’un d’entre eux.
Il me fallait une arme parfaite. Une lame capable de me transcender, de mettre mes adversaires à genoux.
J’étais un guerrier parmi tant d’autres… … Mais j’étais le plus grand forgerons d’armes !
Je finissai ma nouvelle lame jusqu’à alors Jarsen qui vint m’informer de nouvelles de Forgefer.

- Je ne peux rien te promettre, mais il se pourrait que demain nous rentrions à la maison.
- Tu veux dire qu’il y aura un recruteur ?
- Oui, ils ne pouvaient t’ignorer plus longtemps, surtout que l’un des Maîtres des Runes a été gravement blessé lors de son dernier combat. ( il observait ma nouvelle arme avec un regard inquisiteur ) Quelles Runes as-tu utilisées ? Je ne les reconnais pas.
- Elles ne figurent pas dans le Thésaurus de notre aïeul.

C’est alors que je fis quelque chose de légendaire parmi les forgerons, quelque chose que même les Maîtres des Runes n’avaient pas réussis à faire.
Mon épée s’était harmonisée avec des Runes Terrestres et d’Ouragans, les pouvoirs de l’air et de la terre étaient liés à mon arme, aucun autre Maître des Runes ou Maître de Forge n’avait réussi un tel exploit. Mes Runes m’étaient liés et il n’importait qu’à moi de les manier comme bon me semble.

- ( Bouleversé ) Tu… Tu as créé tes propres Runes ?!
- Tu m’as dit toi-même qu’une Rune doit être en parfaite harmonie avec celui qui l’utilise… Comment pourrais-je être aligné sur la création d’un autre ? Tu as des nouvelles de Rom ?
- Il a surclassé tous ses concurrents… C’est un des favoris.
- C’est parfait… absolument parfait. Allons chercher mon armure. L’heure du combat approche.

Après tous ces sacrifices, après tous ces combats… j’allais enfin pouvoir prouver ma valeur dans l’arène des Gurubashi. Pour ce genre de combat, la règle est d’établir une stratégie… … de nouer des alliances… … pour mieux les trahir ensuite…

- COMBATTEZ !!!

Mais bon, je n’avais ni stratégie, ni alliance… je m’étais même arrangé avec les organisateurs pour être celui qu’il fallait abattre en premier. Tous les gladiateur se ruèrent vers moi, j’étais seul face à une trentaine d’adversaires.

- QU’EST-CE QUI TE PREND ? REDWÏN,BOUGE !

Je ne voulais pas être juste légitime… je commença le massacre et mes Runes me suivaient elles aussi.
Je voulais qu’on prononce mon nom avec respect…
Je voulais humilier ceux qui m’avaient rabaissé à cause ma filiation ! J’étais une bête enragée dans cette arène…
… J’avais le goût du sang dans la bouche. Dans ma main, ma lame semblait vivante, elle réclamait sa pitance que je lui offris sans tarder son premier festin de massacre.
Mes Runes, elles, se déchainaient, les Runes d’Ouragan fendaient l’air et les membres tandis que les Runes Terrestres faisaient trembler la terre à chacun des coups que je portais, et ils pulvérisaient les corps que je frappais, la foule était presque aussi terrifiée que impressionnée.
Peu après, en trois minutes de massacre, j’étais le dernier debout, je ne prêtais même pas attention à la foule qui acclamer mon nom que je me dirigeais vers le recruteur qui descendait des gradins en compagnie de mon oncle.

- Tu es retenu, Redwïn, fils d’Ulrog ! Tu l’as amplement mérité ! Les Duels auront lieu dans douze jours. Ne nous fais pas honte.
- Je viendrai, maître.

De retour à Forgefer en portail cette fois-ci, je me rendis aux arènes où les futurs combattants s’entraînaient… J’y retrouvai Rom, paradant au milieu de courtars à peine capables de tenir un bâton.

- Un autre volontaire ? Allez ! Les combats sont dans douze jours, j’ai besoin de me faire la main !
- ( Portant un voile me cachant le visage ) Je veux bien tenter ma chance.
- Très bien, en garde l’encapuchonné ! Je ne sais pas de quelle école tu es… ( me fonçant dessus ) … mais je vais t’apprendre les bonnes manières !

Je contra son coup sans problème et brisant sa garde, ma capuche se dévoile dans le feu de l’action.

- Redwïn !?! Raaah !! Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as pas le droit d’intervenir dans l’enceinte de l’école !
- J’ai reçu l’aval des maîtres instructeurs. Donc, toi et moi, nous sommes appelés à nous retrouver très bientôt. Et ça ne sera pas pour jouer à touche-pipi avec des cure-dents. J’ai forgé une nouvelle lame, et celle-ci, tu n’es pas prêt de la casser. ( je m’en allais vers la sortie )
- Un problème, Rom ?
- C’est possible…

Cette rencontre me laissa un goût amer dans la bouche… J’avais imaginé mon affrontement avec Rom comme un aboutissement, mais je savais déjà qu’il n’en serait rien. Rom n’était qu’un chien domestique… Il savait se battre, sans doute bien mieux que moi, mais j’avais vu la peur dans son regard. Jamais il ne pourrait me vaincre, et il le savait. Je n’avais pas voulu d’une mise à mort…
J’avais même du mal à le haïr tant sa faiblesse me dégoûtait... Mais pire que tout, une question obsédante m’affligeait : pourquoi avais-je fait tout cela, si Rom n’était pas celui qui devait me libérer de ma colère ?
Je m’apprêtai à passer le seuil de la maison de Jarsen quand une voix familière interrompu ma marche.

- Redwïn...
- Enïme ! Qu’est-ce que tu fais là ?
- On a appris que tu allais combattre.
- C’est Jarsen qui vous a prévenus ?
- Il pensait que ton père devait être présent. Que c’était important pour toi.
- Il est avec toi ? ( Regardant tout autour )
- Non, mais il m’a promis qu’il serait dans les gradins le jour de ton combat.
- Dis-lui plutôt de rester dans sa forge. Jarsen se trompe. Je n’ai pas besoin de lui.
- Redwïn ! Pourquoi tu nous hais autant ? Qu’est-ce qu’on t’a fait ?
- Je ne te hais pas Enïme… Je ne te haïrai jamais.
- Tu as tellement changé… la dernière fois que je t’ai vu, tu étais à peine un courtar et aujourd’hui tu… tu…( hésitant sur ces mots )
- Quoi ?
- Tu me fais presque peur.
- Toi non plus tu n’aurais pas dû venir ! Je n’ai besoin de personne pour vaincre Rom et les autres…
- Attends !! ( me retenant le bras )
- ( Sa colère est montée d’un coup ) J’en ai pas fini avec toi, Redwïn, fils d’Ulrog ! Je vais te dire ce que ton père aurait dû te dire ! Ulrog t’a élevé avec toute la bienveillance et l’attention dont il était capable. Tu passais même avant sa forge… Et ne prends pas ça pour de la faiblesse ou je te botte le joufflu ! J’ignore pourquoi il a refusé de t’enseigner les Runes de Bataille ou le combat. Peut-être a-t-il eu tort, peut-être aurait-il dû te laisser faire tes propres erreurs, mais il ne mérite pas ton mépris et encore moins ta colère ! Tu cherches à effacer son nom, mais tu n’es pas la moitié du nain qu’il est, et tu ne le seras jamais si tu persistes dans cette voie, Redwïn !
- C’est bon, tu as terminé ?
- Pas encore. S’il y a ne serait-ce qu’une seule valeur que tu as apprise de lui, si une seule de ses valeurs a trouvé ton coeur avant qu’il ne se transforme en pierre, alors je sais que tu reviendras. Mais ce que j’ignore, c’est si je serai encore là à t’attendre…

A peine Enïme avait fini de me faire la morale que je sentis des mains jaillir sur mon cou, et par la suite je poussais un cri de douleur perçant. Une lame m’avait perforé le flanc droit, mon sang coulait comme une pinte de bière mal brassée.
Trois… ils étaient trois assassins encapuchonnés, l’un faisant le guet, l’un me maîtrisait, quand au dernier…
Je priais pour que la lame n’était pas empoisonnée.

- AAAAARrrggll !!!
- Redwïn, non !
- Tiens-toi à l’écart, la pisseuse ! Allez, on dégage ! ( les trois s’en allèrent, me laissant agoniser )
- Redwïn ! A l’aide ! Maître Jarsen ! Redwïn est blessé !
- Qu’est-ce qui s’est passé !?
- ( Me tenant le visage, elle sanglotait ) Ne meurs pas, je t’en supplie…

Peu après, Jarsen m'emmena dans ma chambre où il fit venir Rorgre Doigts-Doux, le chirurgien de notre Roi.
Jusqu’ici, pour moi, un chirurgien était un croisement entre un boucher et un bourreau, en beaucoup plus sadique.

- Un rein a été touché, il y a des lésions internes et il pisse le sang comme une barrique de bière mise en perce pour la fête des brasseurs. Vous feriez mieux d’économiser votre or, Maître Jarsen, et nous notre temps. J’ai déjà vu des cadavres en meilleur état que ce courtard.
- Opérez-le…

Rorgre connaissait son travail, il me laissa plus vif que mort, ce qui était déjà un véritable exploit. Je pus me réveiller rapidement.

- Je suis resté combien de temps inconscient ?
- Un peu plus d’une nuit et une partie de la matinée.
- ( Me retenant ) Qu’est-ce que tu fais ?! Arrête ! Maître Jarsen !
- Je dois me lever !

Pourtant, j’aurais tout aussi bien pu calancher… pour moi, sur le moment, ça ne faisait aucune différence.

- Si tu te lèves maintenant, tu meurs…
- Combien de temps avant que je puisse combattre ?
- Plusieurs Lunes, peut-être d’avantage.

Je souffrais comme une truie mettant bas d’une portée de viandars enragés, et le combats débutaient dans moins de dix jours… J'étais révolté, fou de rage. Plus encore que mon échec, je me refusais à envisager la victoire de Rom.

- La garde enquête sur ton agression, mais ça ne donne rien.
- C’est pas étonnant… ils n’en ont rien à torcher de ma pomme. Je veux que tu contacte l’alchimiste.
- Ce n’est pas une solution, tu le sais… Il y aura d’autres combats à venir. D’autres tournois.
- Tu m’as promis ton aide, alors fais le venir ! ( emporté par la rage )
- Bien.

L’alchimiste était un ancien mage du Kirin Tor qui avait sombré dans l’occultisme. il avait été banni, mais il avait poursuivi ses travaux. Pour gagner de l’or, il s’occupait des combattants dans l’arène des Gurubashi.
La légende raconte qu’il avait réussi à faire revenir l’un d’entre du monde des morts. Je ne sais pas si le gars était vraiment parti de l’autre côté avant de revenir, mais ce qui est certain, c’est qu’à son réveil, il avait un engrenage qui était sorti de son axe… Quelques jours plus tard, il a tué une vingtaine de personnes avant de s’empaler sur son propre tranchoir.

- Tu es fort… mais ton énergie s’enfuit ! ( M’injectant un étrange produit avec un sourire sadique ) Attention… celui-ci va un peu te chatouiller ! Hu Hu Hu !
- RAAAAAAHHHHH !!!!! ( hurlant de douleur )

Enïme voulut me dissuader de poursuivre mon traitement… J’étais jeune, les conséquences de mes actes m’indiffairaient… elle comprit qu’elle ne me ferait pas changer d’avis. Alors, elle partit.

- Comment il se porte aujourd’hui, mon grand Cognar ?
- Je ne souffre presque plus… mais je ne suis toujours pas en état de combattre.
- On va arranger ça, jeune seigneur… Hu Hu Hu ! Assieds-toi.

Les jours qui ont précédé le tournoi ont défilé dans un mauvais rêve interminable. Drogué jusqu’à l’inconscience, j’ai eu plusieurs fois l’impression de caboter jusqu’au royaume des morts. Mais les mixtures de l’alchimiste m’ont chaque fois ramené parmi les vivants…
On ne ressort pas indemne d’un tel voyage… Pas après avoir senti les griffes glacées de la mort vous gratouiller la paillasse. Le jour où le combat avait lieu, je tenais debout, et je m’étais habitué à la douleur.

Fin du Chapitre 2
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